Marraine
5 jours plus tard, une amie de ma mère est venue la visiter. Elle est resté ébahie de la situation. Sa première réaction a été de venir me voir à la nurserie, de vérifier si j'étais bien construite. Ce qui était le cas, j'avais bien tout ce qu'il fallait.
La question du prénom se pose à elle. Les infirmières insistent pour que je sois enfin nommée. Et comme marraine savait que le prénom choisi par ma mère pour un garçon était Benoit, elle le féminise à son idée et je m'appellerai Bénédicte. En réalité le féminin de Benoit, c'est Benoite.Ça aurait été l'horreur intégrale, j'ai échappé au pire. Mais je n'aime pas beaucoup mon prénom encore aujourd'hui.
Et elle m'emmène au chevet de ma mère qui apprécie modérément la chose. N'empêche elle fait un effort et on me met au sein. Ce qui ne durera pas plus que deux semaines et moi j'attraperai un abcès au sein à 3 semaines.Puis je serai intolérante à tous les laits de l'époque et la santé ça démarre aussi très mal pour moi.
Je fait le désespoir de ma mère, je pleure beaucoup, je ne grossit pas. De guerre lasse, elle retourne travailler au bureau avec mon père et je suis placée chez ma marraine. Elle a aussi deux bébés. Un de 3 ans et un autre qui est né 3 mois avant moi. Ce sont deux garçons. Je passerait 2 ans chez marraine, ma mère me visitant de temps en temps.Mon père guère de visites en 2 ans. Marraine va me gâter, me choyer, me chouchouter autant quelle pourra et essayera durant des années de faire en sorte que ma mère m'aime un peu.
A mes 18 mois je ne marche pas et je n'ai pas de réaction quand on me lance une balle. Le pédiatre de l'époque dira que je suis définitivement retardée. Ca s'est révélé faux, et j'ai un doute certain sur ses compétences.
Malheureusement l'ainé des enfants de marraine attrape une méningite. Il en reste gravement handicapé et elle n'arrive plus à assumer la charge de ses deux fils et moi.
Il faut donc trouver une solution. Où va-on me mettre ?
Ma mère vivait seule dans un appartement, près de chez mon père et travaillait avec lui même le samedi matin.C'était le rythme de travail de l'époque.
On va donc faire appel à mes grands parents maternels. Une grande rencontre dans ma vie, une des meilleure que je ferai au cours de mon parcours de vie.